Le serrurier volant de Tonino Benacquista
Hier soir j'ai fait une infidélité au romantisme (quoique...) et ai dévoré "le serrurier volant" de Tonino Benacquista, illustré par Tardi, l'histoire d'un gars qui fait un choix, celui de la discrétion et du juste effort... Jusqu'à ce que la belle mécanique qu'il a mise en oeuvre se dérègle... Cet être fermé, va devenir serrurier... et ouvrir beaucoup de portes... Jusqu'à ce que le destin reboucle l'histoire...
Les personnages sont esquissés avec justesse et économie, que ce soit Marc en homme ordinaire décidé à se contenter de cet ordinaire, Magali, son amour bi-mensuelle connue de lui depuis la terminale, Titus son copain, économe du lycée, qui considère que dans la vie il y a quand même un impondérable, "l'inconnu", Laurent son jeune collègue convoyeur "qui ne fera pas ça toute sa vie " et Sylvain, l'ancien, qui attend la retraite, tous deux brutalement arrachés à leurs rêves... Plus tard se succèderont Cécile Teyssedre, dépannée par Marc le serrurier et qui, en retour, lui donnera l'occasion de sortir de son clos, Mathieu Ceystac un privé à la débrouille, puis l'Homme....
Sans oublier les lieux, au diapason des sentiments, des instants de vie, que ce soit le pavillon de Vitry sur Seine, l'hôpital, le petit studio des Gobelins, la piscine de la rue Blomet, ou la villa de Meudon...
Tout est juste, simple, pathétique et pourtant luit de quelques paillettes d'espoir...
Les illustrations de Tardi, sépia, soulignent la tristesse et la mélancolie qui sourdent de l'écriture de Benacquista, mais aussi l'atmosphère dramatique et parfois sinistre de certaines pages...
C'est en Folio, N° 4748 et cela vaut vraiment le coup....
Desmodus 1er