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LE VAMPIRE RE'ACTIF, le blog culturel et littéraire de la maison d'édition Le Vampire Actif
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4 mars 2024

Lettres à l'amant de ma femme (suite) : Interview de l'auteur

L’auteur - THIERRY FRESNE

Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à écrire ce livre ?

En vérité, j’ai toujours éprouvé de la compassion pour les personnages un peu trop complaisamment humiliés par les auteurs de comédies comme de romans : l’ingénu, l’homme crédule, le mari trompé etc., qu’ils se nomment George Dandin ou bien Charles Bovary. Ce livre tente donc une réhabilitation en littérature de ce que familièrement on nomme un cocu, qualificatif qui, par sa sonorité même, incite l’auteur à une racoleuse invitation à la moquerie. Dans ce dessein, j’ai souhaité, face

à notre époque souvent réceptive à l’excès aux discours victimaires, montrer que la dignité ne se conquiert pas dans la plainte mais par la sincérité avec laquelle on assume son état quand il n’est guère enviable.

C’est dans cet esprit que j’ai adopté pour ces Lettres à l’amant de ma femme un style très tenu qui ne se commette pas avec un déversement d’âcre bile empreint de colère ou de vulgarité.

Pourquoi avoir choisi d’utiliser le genre du roman épistolaire pour traiter ce sujet ?

Ce genre m’a semblé être la formule qui concilie le mieux la confession intime du protagoniste avec l’intérêt dramatique dispensé par une intrigue pourvoyeuse d’inattendu et de dénouement.

À quel public s’adresse-t-il ?

En manière de demi boutade, je serais tenté de dire : d’abord à tous les cocus en titre, en souvenir, ou en puissance. Au prix d’une certaine lucidité chez les lecteurs, cela pourrait faire beau- coup de monde ! Ceux-ci trouveraient dans la persistante dignité de cet épistolier se pensant trahi par son épouse une forme de consolation. Quant aux lecteurs plus chanceux – qui pourraient être en l’occurrence bien des lectrices curieuses d’entrer dans le cœur et l’esprit d’un mari trompé –, ils rencontreront au fil de ces lettres quelques considérations sur l’amour, dans lesquelles le recul et parfois l’humour cherchent à préserver une forme d’humanisme dans le regard porté sur la notion de couple.

Cet ouvrage est le troisième publié aux Éditions du Vampire Actif. Quels sont les thèmes des deux précédents ?

  • Le Journal d’un signet : Ce journal, dont l’auteur n’est autre qu’un marque- page, vise à faire de ce gardien solitaire de la littérature tapi dans les livres un personnage à part entière, confessant ses états d’âme comme ses sensations physiques, ses ravissements comme ses emportements, nés de son intimité muette avec les auteurs ainsi qu’avec la lectrice qui l’a adopté.
  •    Cette Nuit qui fut le jour : Ce roman est celui d’une incandescente rencontre amoureuse nocturne que le héros vit comme la transposition dans son existence de sa passion pour le chef-d’œuvre indépassable qu’est pour lui le Tristan et Isolde de Richard Wagner avec sa  nuit envoûtante.

Quels sont vos projets littéraires ?

À cet instant, aucun n’est abouti. Pratiquant une écriture de braconnier bien plus que de bâtisseur, et encore moins de fabricant, j’attends toujours patiemment qu’un thème s’impose à moi à la faveur d’un déclic intérieur ou d’une surprise de la vie. L’important est en outre la forme particulière que je sens pouvoir lui donner. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai une forte inclination pour l’aphorisme, en ce qu’il me visite à travers des pensées qui valent surtout pour leur forme et pour lesquelles un développement serait un peu vain (en projet, Coruscations, étincelles d’aphorismes, à paraître aux Éditions Le Vampire Actif en 2024).

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